Nos actions

Pour en savoir plus sur les actions de Solidarité Bidonvilles Madagascar :

  • La vente d'artisanat malgache lors d'expositions et marchés d'artisanat assurent le financement des frais administratifs, les fonds pour les micro-crédits et les aides d’urgence distribuées à Madagascar..

    Marchés d'artisanat


  • Les séjours sur place des membres du CA permettent de constater dans quelles conditions fonctionne l'association, aplanir les difficultés éventuelles, établir  des partenariats et nouer des échanges avec les autorités locales.

    Séjours sur place



  • Pour apporter une aide ponctuelle d'urgence en complément des parrainages.

    Aide d'urgence

Marchés d'artisanat

Tout au long de l’année, l’association participe à de nombreuses foires et marchés pour se faire connaître et vendre de l’artisanat malgache au bénéfice de l'association.
Notre stand présente des articles réalisés par les mamans parrainées ou achetés par l’association dans les marchés de Tananarive :

  • broderies,
  • paniers,
  • jouets pour enfants (petites voitures, poupées)...
Les bénéfices de ventes d’artisanat assurent le financement des frais administratifs, les fonds pour les micro-crédits, la participation complémentaire de l’association aux parrainages et les aides d’urgence distribuées à Madagascar.

Séjours sur place

Dominique, Fanja, Jenny, Françoise, Hélène et Antoinette

Chaque année, des membres de l'association se rendent sur place à la rencontre de nos collaboratrices, des mamans et des jeunes.

Objectifs des voyages sur place

  • Constater dans quelles conditions fonctionne l'association,

  • Aplanir les difficultés éventuelles.

Détail des voyages à Tananarive
  • A cette occasion, et autant que possible, l'ensemble des filleules sont visitées.

  • Les contacts ont lieu également avec : la banque (la Caisse d'Epargne chez qui les comptes de chaque famille sont en place), éventuellement les autorités locales et consulaires ainsi que les autres associations présentes sur le terrain afin d'étudier les possibilités d'aide mutuelle.

  • Chaque membre de l'association peut se joindre à ces voyages afin d'aider les responsables au cours de leur mission ou pour visiter leur propre filleule. Bien entendu, ces membres sont parfaitement libres de consacrer le temps qu'ils désirent à des déplacements touristiques.

  • La totalité des ressources de l'Association doit revenir, sous une forme ou sous une autre, aux filleules, à l'exclusion de ce que nous attribuons au personnel malgache.

Objets à emporter 

Merci de nous faire parvenir ce que vous pouvez afin que nous puissions le distribuer plusieurs fois par an dans les bidonvilles :

  • des petits dictionnaires de français (format poche),

  • des échantillons de parapharmacie, savonnettes, shampoing d'hôtel,

  • des cahiers, crayons gommes et tout le petit matériel scolaire.

Avant de partir, prenez le temps de lire notre lettre de conseils aux futurs voyageurs.

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Voyage à Tananarive 2025 - Compte-rendu de Guy Serrepuy

COMPTE-RENDU DE MISSION 
Du 19 septembre au 10 octobre 2025

Pour moi, grande première, pour ce voyage.
Les membres du CA, ou simples adhérents, m’avaient beaucoup briefé avant le départ. Mon voyage n’était pas prévu, mais faute de candidat au départ, c’est moi qui ai remplacé Françoise. Renouvellement en catastrophe de mon passeport, (merci à l’employée de la mairie de Rillieux qui m’a permis de l’obtenir en 9 jours !), annulation du billet Air France, tentative de remboursement pour l’instant infructueuse et demande d’un billet supplémentaire. Il a fallu toute l’opiniâtreté d’Hélène pour y arriver. 

Voyage un peu long !
Découverte en pleine nuit de celui qui sera notre chauffeur et notre guide pendant 3 semaines, Tiny.
Un homme charmant, toujours à disposition, toujours calme malgré les moments un peu difficiles qu’on a traversés, avec les barrages, et les détours obligatoires à cause des manifestations. Je ne l’ai jamais vu s’affoler, même quand on est passé au milieu des manifestants, avec les explosions de grenades lacrymo sur notre droite, ou le jour où la courroie des accessoires du moteur est partie en lambeaux, 2 heures avant d’en avoir une nouvelle, apportée par son mécanicien. Tiny a dû payer d’avance, grâce à son téléphone, la courroie, ainsi que le scooter-taxi qui a amené le mécano ! Bien sûr c’est à ce moment-là que le ciel nous est tombé sur la tête. Heureusement ça s’est arrêté à l’arrivée du mécano.
Le samedi, première rencontre avec Fanja, Antoinette et Jenny pour parler de nos filleuls(es) autour d’un repas. La réalité physique est bien sûr beaucoup plus importante que les messages par internet beaucoup plus impersonnels.
Tout de suite, très bonne relation avec Jenny, jeune femme simple, carrée et efficace.
Plus compliqué avec Antoinette, qui a tendance à vouloir tout diriger dans les familles dont elle s’occupe, et qui a beaucoup tendance à "pleurnicher". Avec Fanja, très réservée, je lui ai d’abord demandé de m’excuser pour les erreurs que je peux faire en tant que trésorier, elle a souri !


L’après-midi, une partie de l’équipe s’est chargée de préparer les petits sac-cadeau pour le lendemain et nous, avec Dominique, nous sommes allés acheter des ariarys avec Fanja et Tiny. Transaction assez surprenante sur la banquette arrière du véhicule. Il ne faut pas craindre les liasses de billets ! 1 € = 4 900 Ar et avec ça, vous pouvez acheter 1 l d’essence !
Dimanche, le pique-nique, journée festive comme les Malagasys savent les vivre, organisée dans un parc au bord du lac Anosy (on prononce Anouch) en forme de cœur, fait creuser par un premier ministre pour prouver son amour pour sa reine ! Chez nous ils ne font que du scooter !
Rencontre bien sûr avec beaucoup de mamans et de jeunes, on était une centaine, repas apporté par les mamans, nous on a fourni les boissons, eau, jus de fruit, coca et "bonbon anglais", sorte de limonade très sucrée dont ils raffolent. 
La journée s’est passée à parler avec tous et toutes, à régler quelques problèmes avec certains et à faire des jeux, organisés par Fétra (prononcer Fetch). Cette solution du pique-nique est une bonne idée, car les relations sont beaucoup plus détendues que dans une salle de classe trop formelle comme c’était le cas avant. Départ vers 14h, virés par les gardes, ce qui a permis à toutes de rentrer avant la nuit car les temps de trajet sont souvent très longs, pour beaucoup 1h30 / 2h, à pied ou en taxi Be.
Nous en avons profité pour aller visiter la fondation H, sorte de musée d’art contemporain.

La première semaine a été consacrée aux mamans de Jenny, car elle devait commencer, la semaine d’après, une période d’essai de 15 jours pour un nouvel emploi. Nous lui avons donc conseillé de penser d’abord à son avenir. D’après les nouvelles qu’elle m’a données, tout s’est bien passé, mais à cause des évènements, elle ne sait pas comment les choses vont tourner.
On est allé chez elle car nous la parrainons. Elle vit dans une vraie maison en dur avec ses parents et une partie de sa famille. Accueil toujours aussi chaleureux, sa maman parle très bien le français et on a pu parler avec elle
Le lundi matin, visite de mamans assez éloignées, et repas dans un restaurant un peu cher pour nos bourses, mais très bien. L’après-midi, visite chez Marie-Juliette où on a pu voir le cabinet dentaire envoyé en juin par container. Elle l’a installé comme son cabinet ophtalmo au rez-de-chaussée de l’école dirigée par son fils.
Elle a trouvé une dentiste, Liantsoa, pour s’en occuper, qui soignera nos enfants gratuitement.
Rencontre extraordinaire avec les enfants de l’école primaire qui au départ étaient un peu timides, mais qui se sont sentis très à l’aise quand je leur ai montré la photo que j’avais prise d’eux.

Que de beaux sourires et de grands yeux écarquillés de surprise de nous voir dans leur cour.
Le mardi soir, invitation par un ami des Verdier dans un grand restaurant, véhiculés dans une superbe voiture avec chauffeur. On a bu du vin ! C’est le jeudi de cette semaine que les évènements ont commencé. Le vendredi, dans la rue de l’hôtel, poursuite des jeunes par la police avec jets de grenades lacrymo sous nos fenêtres. Le week-end, on est resté confiné, car les étudiants devaient venir à l’hôtel, mais ils n’ont pas bien pu se déplacer à cause des barrages. Les magasins sont restés fermés, car comme partout, les casseurs sont intervenus dans les grands magasins. Les rues étaient désertes, alors que d’habitude c’est un encombrement permanent, de voitures, de taxis Be, de scooters-taxi, de vélos, de vélos-taxis, de camions et de piétons partout qui vendent de tout sur les trottoirs ou même dans la rue. Embouteillages permanents. Il faut se mettre à la place des manifestants, pour la plupart des étudiants, qui manifestent contre les délestages d’EDF, plusieurs heures par jour, de l’eau livrée par camions citerne, et contre la corruption généralisée. On se demande comment ils arrivent à s’en sortir dans ces conditions.

Lundi suivant, malgré les recommandations de prudence, nous sommes allés chez Violette et Dieudonné pour des achats de ferronnerie. Maison et jardin magnifiques. Violette se plaint de la situation économique, car elle doit payer ses employés, nourrir 350 enfants de son orphelinat, et terminer la construction d’un hôpital sans parler des problèmes de transport pour livrer ses marchandises en Europe en particulier. Ensuite, passage obligé au marché de la digue, qui s’étend sur des kilomètres, le long de la rivière Ikopa. Chaque marchand essaie de nous attirer dans sa boutique, elles sont toutes identiques, et ils ont presque tous les mêmes produits à nous proposer. Hélène sait ce qu’elle veut et fait ses choix.
Retour à l’hôtel, avec les secousses, les embouteillages monstres et les barrages.
Reprise des visites avec Antoinette, par une piste sur une digue en terre où il est très délicat de croiser un véhicule, ou une charrette tirée par des zébus. Toujours le même accueil avec le sourire malgré les conditions de vie catastrophiques.
Le jeudi, vacances, et visite du site d’Ambohimanga, à une vingtaine de Kms, ancienne résidence des rois, et bien restaurée, avec un guide qui connaissait bien son affaire. Lieux de garde des zébus promis aux sacrifices divers et variés, résidence du roi, résidences des épouses, silos à riz, arbres sacrés.

On est allé aussi chez Antoinette, accès compliqué, vaches, cochons, tas de fumier dans la cour, avec le caniveau qui passe au milieu. Elle nous a dit donner des cours de philo et de SVT, mais on n’a pas pu savoir où.
Le dimanche suivant, messe obligatoire à Akamasoa, fief du père Pedro, sur une colline où il a créé des villages pour les plus démunis, écoles, dispensaire, ateliers.
Messe impressionnante avec au moins 5000 personnes dont beaucoup de jeunes et d’enfants. Ferveur impressionnante de tous ces gens qui dansent et chantent avec la même fougue. Chants et chorégraphies d’environ 1 250 jeunes pendant près d’une demie heure.

C’est au cours de ces 2 semaines de visites que j’ai pu me rendre compte de ce que peut être la misère. Nos filleules, je parle des mamans, vivent vraiment dans des conditions que personne ici ne voudrait supporter, et même qu’on a du mal à imaginer. 
Chemins d’accès tortueux, souvent escaliers taillés à même la terre ocre, qui doit s’éroder avec les orages, échelles d’accès à l’étage avec des barreaux espacés de 30 à 40 cm, caniveaux à ciel ouvert, quand il y en a un, au milieu des ruelles, qui obligent à poser un pied de chaque côté, avec les odeurs qui vont avec. "Maison" le plus souvent en tôle murs et toiture, sol souvent en terre battue, 1 pièce ou 2 pour 3, 4 ou 5 personnes. Cuisine en général dehors, qui se résume à un braséro et quelques casseroles et bassines.
L’eau dans des bidons de 20 l qu’il faut acheter et transporter, et avec ça, toujours le sourire. On se demande comment les jeunes peuvent arriver à réussir leurs études dans de telles conditions. Accueil toujours chaleureux, à partager ce qu’elles nous ont préparé à manger bien qu’on ait demandé aux AS de leur dire de n’en rien faire, mais c’est l’accueil malagasy !
Alors je vous conseille le manioc sec bouilli ou mieux, le maïs également bouilli qui flotte dans un liquide jaunâtre à 10h du matin ! Dur dur. Et en plus elles nous font des cadeaux, pour nous, mais aussi pour vous, alors ce serait leur faire vraiment plaisir que de les remercier par un petit mot ou mieux une photo de votre famille. Elles les gardent punaisées au mur.
Elles restent timides devant nous, certaines parlent mal le français, mais ce qu’elles nous disent surtout, c’est merci pour notre aide et tout ce qu’on fait pour elles.
Elles nous expliquent leurs activités, gargote dans la rue, coiffeuse à domicile, femme de ménage dans des bureaux, repassage, friperie, tricot, travail dans les rizières, maraîchage. Certaines ont des poules ou 1 vache ou 1 cochon.
Tiny nous a véhiculé partout, il connaît Antananarivo comme sa poche, et bien que certaines familles habitent loin du centre, il ne s’est jamais posé de question sur le trajet, ou l’état des routes. Il faut dire que la DDE locale n’est pas au top.
Et le véhicule de Tiny non plus, suspensions fatiguées, amortisseurs en fin de course, mais il nous a véhiculé partout.
Il a un don pour se faufiler au milieu des voitures et autres moyens de transport bizarres et je ne parle pas des piétons partout, et des vendeurs de tout sur les trottoirs ou dans la rue. A part certaines routes nouvelles, genre périphérique, l’état général est totalement catastrophique. Rues en terre rouge totalement ravinées et défoncées, ou pavées, mais il en manque la moitié, ou goudronnées mais le revêtement s’en va par plaques. Il y a bien une nouveauté avec 3 lignes de téléphérique, mais personne ne les utilise car bien trop cher ! Le troisième week-end, nous avons pu recevoir plusieurs étudiants à l’hôtel.
Les échanges sont plus simples, car en général ils parlent bien notre langue. On a pu discuter de leurs souhaits, et de leur avenir. Eux aussi nous remercie beaucoup pour l’aide que nous leur apportons et qui leur permet d’envisager l’avenir plus sereinement.
Beaucoup sont en fin de 2ème cycle, et certains ont même terminé et vont chercher du travail.

Ensuite début de semaine touristique
Lundi de la dernière semaine, encore quartier libre, et visite du Palais de la Reine, avec là encore un très bon guide. On domine toute la ville ainsi que le lac Anosy en contrebas. Palais transformé en musée des traditions malagasy, mais qui conserve des tombeaux et des habitations. Le mardi, sortie à une vingtaine de kilomètres pour visiter le parc des lémuriens. Parc de 5 hectares au bord de la rivière Katsoaka qui sert de limite naturelle. Petits animaux fabuleux, au milieu d’un parc magnifique objet de reboisement depuis 2019. Mercredi, dernière réunion et repas avec Antoinette et Fanja, Jenny n’étant toujours pas revenue.
L’après-midi, remplissage des sacs pour le départ. Jeudi, départ à 9h30 de l’hôtel pour Ivato, l’aéroport, passage par la Réunion et arrivée à St. Exupéry à 9h30 le lendemain. Un peu long !!!

Voyage à Tananarive 2025 - Compte-rendu d'Hélène Verdier

COMPTE-RENDU DE MISSION 
Du 19 septembre au 10 octobre 2025

Oui, un voyage différent de tous les précédents, voir les rues vides de circulation certains jours, rencontrer des barrages gardés par des militaires, emprunter avec l’accord de la police des sens interdits pour rentrer à l’hôtel, faire un repas du soir, le premier jour des manifestations, avec un paquet de biscuits et une banane pour trois, pour moi c’était la première fois.
Mais, rencontrer les Mamans, voir leur accueil, leur sourire, la joie de nous voir, parler avec les jeunes de leurs études, de leur apprentissage, de leurs envies, de leurs problèmes, c’est autre chose.
Nous avons aussi pu féliciter Elvina, qui a réussi des études de pharmacie et qui travaille maintenant dans une officine, elle qui est née dans une cabane en planches au milieu d’une rizière, et Mendrika, qui a réussi sa soutenance « Tourisme durable à travers l’écotourisme communautaire », avec mention « très bien », et qui a poursuivi en parallèle des études de droit et de japonais, son désir c’est d’obtenir une bourse pour continuer ses études au Japon.
Ces résultats, comme ceux de Eric notre jeune plombier, Miora notre jeune pâtissière, Sarobidy notre jeune couturière, et tous qui nous communiqueront leurs résultats bientôt, résultats retardés à cause des évènements, oui, tous ces résultats sont votre récompense à vous les parrains-marraines, et à nous aussi pour l’aide apportées à toutes ces femmes et ces jeunes.
Merci à Antoinette, Jenny et Fanja de nous avoir accompagnés pour les visites, et merci à Tini pour sa conduite calme, prudente et toujours souriante.
Sans oublier le personnel de l’hôtel qui nous a sécurisé, nous a aidé dans nos modifications de vol et dans nos repas du soir pris dans la salle du petit-déjeuner avec des plats commandés au restaurant, avant la fermeture à 18h, couvre-feu oblige.
Oui, un voyage dont je me souviendrai et dont je parlerai volontiers.

Voyage à Tananarive 2025 - Compte-rendu de Dominique Convert

COMPTE-RENDU DE MISSION 
Du 19 septembre au 10 octobre 2025

Un séjour auquel on ne s’attendait pas à notre départ. Tout a bien commencé, comme chaque année. Le pique-nique du dimanche 21 septembre, un beau moment d’échanges très convivial avec les mamans et les étudiants ; une petite réunion d’informations, puis quelques jeux pour petits et grands organisés par les étudiants et enfin le repas en commun. Lundi 22, les visites des mamans ont débuté avec Jenny notre assistante et Fanja notre trésorière là-bas. De même pour mardi et mercredi. Jeudi 25, des manifestations étaient annoncées par le mouvement étudiant en protestation au mauvais approvisionnement en eau et aux délestages journaliers en électricité. Nous sommes tout de même partis en visites, et le mouvement a dégénéré en émeutes ; des magasins et centres commerciaux pillés, saccagés, voire brûlés. Les manifestations se sont poursuivies pendant tout notre séjour et ont perduré après notre retour. Un climat de tension continue et quelque peu angoissant. Nous sommes donc restés à l’hôtel le week-end du 27 et 28 où nous devions accueillir des étudiants. Bien peu sont venus nous voir, vu les conditions difficiles de déplacements, liées aux évènements. Le lundi 29, nous sommes repartis en visites dans les familles avec Antoinette notre deuxième assistante et Fanja. Quelques retours un peu compliqués, avec croisements de manifestations et jets de lacrymogènes par les forces de l’ordre. Heureusement, notre précieux chauffeur, Tiny, connait parfaitement sa ville et nous a évité de mauvaises rencontres en utilisant des chemins différents pour nos retours à l’hôtel. Nous avons pu malgré tout accomplir notre mission puisqu’une trentaine de familles a été visitée, et le week-end des 4 et 5 octobre, une vingtaine d’étudiants nous a rejoints pour un échange convivial et très agréable. Les conditions, certes,  n’étaient pas faciles, restaurants fermés vers 17h, couvre-feu à 19h, puis 20h. Nous devions donc commander notre repas du soir dans l’après-midi. Nous avons dû également modifier notre vol retour à deux reprises, Air France ayant annulé certains vols, et le lendemain de notre retour, l’aéroport international de Tana fermait ses portes.
Mais cela est bien peu de choses au regard des conditions de vie des malgaches. Ces manifestations traduisent également : la corruption qui gangrène ce pays, des conditions de vie inhumaines,  l’aspiration à une vie meilleure, plus juste, plus digne dans le respect de leurs droits fondamentaux. Une violence qui couve depuis longtemps, attendant le moment propice pour exploser. L’écart social est tellement immense entre riches et pauvres !! L’extrême pauvreté cohabite avec la richesse suprême, une simple route ou un canal les séparant. On l’a constaté lors de nos déplacements. Cette pauvreté constitue une menace permanente suspendue au-dessus des têtes.  Hélas ces pillages seront lourds de conséquences pour les secteurs de l’entreprise, le tourisme, l’emploi, le commerce. Le pays mettra du temps à s’en relever !!  On voit bien ici un peuple qui souffre et qui souhaite par tous les moyens sortir de sa condition misérable. Notre petite association fait  son possible et apporte sa pierre à l’édifice.  Nous sommes heureux lorsque l’on voit des mamans avec le sourire, qui  se battent chaque jour avec beaucoup d’énergie pour s’en sortir, et des étudiants ou apprentis qui réussissent malgré des conditions d’apprentissage plus que difficiles. Notre trésorier et ami Guy, qui venait pour la première fois à Tana a été bien gâté, dans tous les sens du terme. Et ce n’est pas peu dire !! 
En conclusion, souhaitons seulement que ces terribles évènements puissent éveiller les consciences et apporter au peuple malgache un peu plus de sérénité et de confort dans leur vie de chaque jour.

Voyage à Tananarive 2024 - Compte-rendu d'Hélène Verdier

COMPTE-RENDU DE MISSION 
Du 25 septembre au 15 octobre 2024

Mission de rencontres avec les mamans et les jeunes, mission pour vous représenter, vous les marraines et les parrains auprès d’eux, mission de mise au point, mission de préparation aux études supérieures, mission surtout de rappel des droits et des devoirs que donnent les parrainages, beaucoup de volets qui apportent beaucoup de questions et de demandes de précisions des deux côtés.
Après le grand pique-nique qui nous a permis de rencontrer presque tout le monde, nous avons pu rencontrer une trentaine de mamans chez elles, nous avons pu constater les progrès faits par certaines, c’est grâce à votre aide qu’elles peuvent améliorer l’isolation, en carton, la toiture, en tôle, et même déménager pour aller vers un lieu plus sécurisé ou moins sujet aux inondations ou aux éboulements.
Nous avons coupé les trois semaines de visites intenses par une journée au Croc-Farm, ferme d’élevage de crocodiles, en périphérie de Tana, un moment sans pollution mais avec beaucoup de poussières. Des crocodiles calmes, nous avons vu une réaction de l’un d’eux car un visiteur essayait de le chatouiller à travers la grille, la gueule était impressionnante et nous avons invité nos AS et notre chauffeur à goûter avec nous à la viande blanche de croco, grillée elle est un peu sèche.
 
Nous avons aussi vu une exposition de photos et de sculptures, exécutées par des femmes africaines, exposition gratuite que nous avons conseillée aux jeunes.
Nous avons eu, enfin, l’occasion de participer à l’arrivée du container parti en juin de Lyon, et nous avons, avec nos AS, récupéré nos cartons, donné à notre amie ophtalmologue ceux contenant le matériel médical envoyé, puis passé avec nos 3 AS une bonne partie de la journée à faire le partage du matériel scolaire, des savons, et des échantillons de cosmétiques pour les mamans et les jeunes, nous avons préparé ainsi 120 petits sacs qui leur ont été remis le week-end passé pendant les réunions mensuelles.
Pendant ces mêmes réunions, les mamans et les jeunes qui n’ont pas de livret de caisse d’épargne ont reçu leur virement trimestriel d’octobre, les livrets pour les autres avaient été alimentés par Fanja au début du mois.
Et comme d’habitude nous avons assisté à la messe dominicale du Père Pedro, toujours autant de monde, entre 5 et 7.000 personnes pour une messe de 3 heures, des chants et des danses viennent animer ce moment très important pour toutes ces personnes que le Père Pedro sort des tas d’ordures et des endroits insalubres de Tana depuis 35 ans.
Ces personnes hommes et femmes travaillent dans les carrières et cassent les cailloux pour réparer les routes, pavés et gravillons sont nécessaires.
Et cela le lendemain du mariage de Dinan.
Nos assistantes sociales, Antoinette et Jenny, et notre comptable, Fanja, avaient prévu un planning chargé mais facile à suivre, merci à elles pour leur disposition et leur présence attentive.
Merci aussi à Françoise et Dominique qui sont venus avec moi, l’équipe a bien fonctionné, rencontres, questions, photos, et notes prises pour les comptes-rendus, échanges tous les soirs pour vérifier les informations récoltées par chacun.
Et merci à Dominique qui m’a évité de chuter plusieurs fois dans les sentiers abrupts des collines de Tana.

Voyage à Tananarive 2024 - Compte-rendu de Françoise Charra et Dominique Convert

COMPTE-RENDU DE MISSION 
Du 25 septembre au 15 octobre 2024

Cette mission n’était pas tout à fait comme les autres. Cette année, deux personnes nous avaient quittés, Jacques et Marthe. Jacques, mon mari, c’est grâce ou à cause de lui si je suis à Madagascar ; c’est lui qui a commencé cette aventure avec notre ami Yvan et notre amie Claire ; une fois de plus je l’ai suivi, contaminée par son enthousiasme et c’est en pensant toujours à lui que je continue.
Marthe,  notre amie malgache que j’ai connue en 2002 lors de mon premier voyage ; elle était toujours là, nous accompagnant, nous guidant, nous conseillant ; toujours disponible, toujours de bonne humeur.
Tous les deux me manquent, certes de façon différente, mais je sais que leurs regards bienveillants nous ont accompagnés pendant tout le séjour.
Si Tananarive change d’année en année, une chose de change pas, c’est la misère. Tana est une ville bruyante, en perpétuelle évolution, des constructions qui poussent comme des champignons mais qui ne sont pas habitées, des travaux de réfections de la chaussée qui créent des embouteillages monstres, une prolifération de deux roues, avec moteur ou pas…. Nous avons vu, pour la première fois, des « vélos taxis» et des « motos taxis » Et au milieu, les gens qui essaient de vendre ce qu’ils peuvent, qui tendent la main dès qu’un wahasa passe, qui dorment par terre profitant d’un rayon de soleil pour se réchauffer.  Je vous laisse imaginer la pollution !!! Nous apprécions le calme dès que nous pouvons sortir de ce tourbillon de vie.
Tana et sa périphérie souffrent de délestage d’électricité, quartier par quartier, 2 délestages par jour environ, parfois pendant 2 ou 3 heures, ce qui handicape fortement les mamans couturières qui disposent maintenant de machines électriques.
Il y a également de grosses difficultés d’approvisionnement en eau ; des camions citernes doivent alimenter les différents points d’eau pour permettre à la population de se ravitailler.
Les familles : nous constatons, avec joie, des améliorations chez la plupart des mamans parrainées. Amélioration dans leur habitat et surtout dans leur attitude ; elles sont plus sereines, plus ouvertes ; sachant que les enfants peuvent  aller à l’école, elles sont plus disponibles pour leur emploi ;  on sent chez elles une envie d’évoluer pour leur famille ; certes, certaines traînent des pieds (2 mamans me viennent à l’esprit), se contentant de pleurnicher et de demander une augmentation du parrainage ; il leur est bien rappelé que nous ne faisons pas de l’assistanat mais que nous sommes là pour les aider.
Nous avions bien répété à Antoinette et Jenny, lors de notre arrivée, que les mamans ne doivent pas nous préparer à manger lors de nos visites ; nous savons que pour elles c’est leur façon de nous remercier mais nous savons aussi que c’est pour elles de grosses dépenses ; je vous assure que poisson frit, riz et rougail tomate à 10 h le matin, c’est un peu difficile pour nos estomacs d’occidentaux, même si c’est très bon ; et nous ne pouvons pas refuser…. la consigne a été respectée et nous avons trouvé, chez chacune, du soda, du bonbon anglais (limonade très sucrée) et des petits gâteaux.
Les mamans sont très curieuses vis-à-vis de leur marraine ou parrain ; que font-ils, où habitent-ils, leur âge… SVP, envoyez leur un petit mot de temps en temps, une simple carte postale, elles seront tellement contentes d’avoir de vos nouvelles ; et une photo de votre famille les comble de joie et elle sera épinglée sur le mur de leur maison.
Cette année encore, nous avons fait un grand pique-nique où toutes les familles étaient conviées ; matinée consacrée aux jeux pour les plus jeunes et même les plus grands  et organisés par les étudiants et les assistantes sociales ; puis repas et chacun a repris le chemin du retour car certaines familles habitent loin ; tout le monde apprécie cette rencontre qui nous permet à la fois de voir tout le monde et à la fois de pouvoir discuter individuellement avec chacune des mamans ou chacun des étudiants ;
Les assistantes sociales nous ont dit qu’elles pensaient déjà à un lieu pour l’année prochaine, preuve que cette façon de faire à l’approbation de toutes et tous ; il faut dire que ces rencontres sont plus chaleureuses que lorsque nous rencontrions les familles dans une salle de classe où nous avions l’impression d’être des professeurs et où personne n’osait s’exprimer.


Les étudiants : Il est souvent difficile de voir les étudiants chez eux pendant notre séjour car ils sont en cours ou travaillent, ayant quelques fois un petit job à côté de leurs études ; nous avions donc demander à les voir, par groupe de 5 ou 6 à l’hôtel ; tous n’ont pas répondu à notre appel mais nous avons pu rencontrer la plupart d’entre eux ; ces rencontres ont facilité la discussion entre nous, divers sujets ayant été abordés ; commençant à nous connaître, ils sont plus à l’aise pour nous parler et n’hésitent pas à nous poser des questions sur l’association, sur nous, sur vous, sur la façon dont ils voient leur avenir ; ces rencontres ont été très riches en discussion et nous étions obligés de leur rappeler qu’il était bientôt l’heure de partir car il allait faire nuit…. comme des parents avec leurs enfants !!!
Dans l’ensemble, les résultats sont bons ; certains parrainages se terminent car soit les études sont finies, soit pour des raisons personnelles (mariage, bébé en route ou déjà arrivé…), d’autres arrivent car beaucoup de jeunes ont eu leur baccalauréat et veulent donc continuer en université ;
Beaucoup de ces jeunes voudraient partir travailler à l’étranger, le Canada ayant actuellement le vent en poupe ; sans les dissuader, nous les avons mis en garde des dangers qui peuvent les attendre ; nous leur avons conseillé de bien se renseigner, de ne partir que s’ils ont un contrat signé, soulignant le coût de ces voyages qui ne pourra pas être pris en charge de l’association ; mais l’herbe est toujours plus verte à côté….
Nous leur avons rappelé, et martelé, qu’ils devaient nous transmettre le justificatif de leur inscription, leurs relevés de notes, les attestations de passage en année supérieure et qu’ils devaient, au cours de l’année universitaire, donner des nouvelles à Antoinette ou Jenny, faute de quoi le parrainage pourrait être suspendu ou même arrêté ;
De l’avis de toutes et tous, ces rencontres sont à renouveler lors de notre prochain passage.
Le mariage : Nous avons été invités à la cérémonie de mariage de Dinan, étudiante parrainée par Jacques ; nous n’avions pas la tenue adéquate mais personne n’a eu l’air de s’en formaliser ; je crois que tant la mariée que sa maman, qui est encore parrainée, étaient très émues de nous voir et au diable la tenue ;
La mariée dans sa robe de princesse ; le marié en costume trois pièces, chemise blanche et nœud papillon, les demoiselles d’honneur et les petites filles en robe rose, les garçons d’honneur et les petits garçons en pantalon noir, chemise rose, bretelles et nœuds papillon, ils étaient tous très beaux et très joyeux ; il paraît que la fête a été très belle ;
Quand on sait les sacrifices faits et le travail supplémentaire effectué, la maman avait fabriqué 10 000 briques afin de financer le mariage de sa fille, on ne peut dire que « CHAPEAU » ; et même si certains que tout ce « tralala » est bien inutile, pour nos amis malgaches c’est un moment très important de leur vie et une occasion de se retrouver et d’oublier, le temps d’une journée, leurs difficultés quotidiennes ; comment leur en vouloir…. Et de voir la joie dans leurs yeux, c’est du bonheur pour nous aussi.
Toutefois, un seul petit bémol personnel et je sais que Jacques aurait pensé la même chose : Dinan a arrêté ses études pour travailler car un bébé est en route…. mais c’est là notre vision d’occidentaux !
 
C’est fini pour cette année ; mais je ne peux pas finir sans dire un grand merci à Antoinette, Jenny et Fanja pour leur accueil, leur disponibilité et leur travail ; sans elles, rien ne serait possible.
Merci à Tiny, notre chauffeur, qui nous a conduit dans les endroits improbables, dans les conditions de circulation difficiles, sans perdre son flegme et sa bonne humeur.
Merci à toute l’équipe de l’hôtel Anjary pour leur accueil et leur bienveillance à notre égard. Après des journées bruyantes et fatigantes, il est agréable de retrouver un peu de calme et la sécurité de l’hôtel ; on s’y sent presque comme à la maison, entourés d’amis.
Merci à toutes et tous et à bientôt...

L'aide d'urgence

Il s’agit de soutenir ponctuellement des structures ou des personnes en cas de maladie ou d’événement exceptionnel.

Si vous parrainez une famille qui vous informe de difficultés exceptionnelles, parlez-en à l’association qui est seul juge de l’opportunité d’une aide et peut vous apporter son avis.

D'autre part, l’association peut aussi palier de façon très rapide à ce type d’aide d’urgence.

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